Les vignes du château de Beaufort
Un mot du châtelain architecte qui devient …. Vigneron !
« Il y a plus d’une dizaine d’années mon ami Martin de Framond, alors directeur des archives départementales de la Haute Loire, me dit lors d’une de nos rencontres : Tu devrais jeter un coup d’œil sur l’ouvrage consacré aux hommages rendus aux Evêques du Puy… tu vas découvrir des choses intéressantes…
Je me suis bien sûr précipité sur l’ouvrage en question et découvert que durant plusieurs siècles les seigneurs de Goudet et de Beaufort ont rendu hommage aux Evêques du Puy en leur allouant la jouissance du château, d’un moulin et de vignes…
Je fus immédiatement interpellé par cette présence de vignes à Beaufort.
Mais la question qui primait « ..où se situaient elles?… »
En effet, la seigneurie de Goudet puis de Beaufort comptait des centaines et des centaines d’hectares sur le territoire de dizaines de communes.
La chance allait me sourire en questionnant un érudit du village, Bernard Philibert, qui avait amassé depuis des années tout ce qui se reportait à l’histoire de Goudet et de Beaufort.
Ma question à peine posée, Bernard bondit de sa chaise et me dit : ben bien sûr ! et c’est sous le château, au sud et à l’ouest… les terres s’appellent « les Vignes » …
Jean-Claude Massebeuf, éleveur à Goudet me le confirmera un peu plus tard.
Les chambées bâties sur le versant sud que je pensais dédiées aux cultures potagères étaient en fait consacrées à la vigne.
Dès lors, l’idée de réintroduire une culture viticole ne m’a plus quittée. Elle s’inscrirait et viendrait compléter ce travail de mémoire et de reconquête du château de Beaufort, uniquement à partir de documents et informations factuels : elle me ravissait et apportait, s’il en était encore besoin, du sens à mon projet. Le château de Beaufort à nouveau habité depuis 2013 allait maintenant avoir une légitimité viticole.
J’en parlais à Vincent Legrand, caviste au Puy, qui s’enthousiasma pour cette idée dans ce site hors norme… mais avec quelques réserves !… et tout d’abord l’altitude !!!…
C’était il y a plus de dix ans… et on ne parlait pas encore de réchauffement climatique… depuis le temps a passé…
En 2021, durant une dégustation dans son estaminet, Vincent m’interpella : où en es-tu avec ton projet de planter des vignes à Beaufort ? Ma réponse fut immédiate : tu as raison, nulle part…je vais le faire ! Et voilà comment tout a concrètement commencé.
Vincent s’est tout de suite investi en me conseillant sur la préparation des terres et m’alertant sur l’importance du choix du cépage dont je ne mesurais pas alors l’aspect déterminant.
Oui mais alors quel cépage ? Vincent me parla des cépages dit « hybrides » bien connus d’autres pays mais peu appréciés chez nous, en France, par les professionnels du secteur. Ils me semblaient pourtant présenter un avantage aux vues des connaissances qu’on en avait à l’époque : ils ne nécessitaient pas ou peu de traitements chimiques.
Rappelons que les cépages traditionnels en France, c’est plus d’une dizaine de traitement par an et 35% des produits chimiques agricoles pour une occupation de 5% des terres cultivées…
Je pris quelques renseignements auprès de vignerons sur le sujet qui me firent part de leur profond scepticisme – le pauvre, il n’y connait vraiment rien !… et ils avaient raison ! – et de revenir sur terre ! Bref, pas très encourageant mais l’idée de ne pas arroser ou balancer tout un tas de produits chimiques était un risque à courir… un de plus !
Candide au pays de Candide…
C’est donc au printemps 2022 que nous avons planté environ 1350 pieds de Solaris. Mais pas de chance, une violente canicule frappa la France cette année-là. Conséquence, à la fin de l’été le bilan fut lourd, malgré quelques arrosages la moitié de notre plantation fut anéantie !
Alors que Vincent avait été appelé vers d’autres projets viticoles en Haute Loire et dans le Cantal, je m’interrogeais sur les conditions de la poursuite de mon projet. Dans tous les cas il n’était pas question de lâcher l’affaire… surtout que j’avais appris quelques temps auparavant que mon petit fils avait décidé, sans rien savoir de mon projet viticole, d’entamer des études d’œnologie !
C’est alors que mes amis les frères Chacornac, qui partageaient en tant que bâtisseurs l’aventure de Beaufort depuis le début, en 2010, se sont enthousiasmés pour ce projet dont, comme moi, ils ignoraient tous les paramètres malgré une enfance agricole et une activité pépiniériste. Aujourd’hui l’acquisition de terres riveraines, rendue possible par le regard bienveillant et curieux de leurs propriétaires (… merci à eux), de la SAF2R et cette année de la chambre d’Agriculture de Haute-Loire, nous a permis de poursuivre et étendre nos plantations.
Mon petit fis a fini ses études, fait coucou de temps en temps, et s’engage dans le commerce de vins italiens : espérons qu’il ajoute un jour à son catalogue le vin du château de Beaufort : Beaufort-Julien !
A cet instant, en cet été 2024, nos premières plantations sont prometteuses, mais attendons…
Nous avons planté à ce jour 10 000 ceps et nous en espérons 5 000 à 6 000 de plus cet hiver. Napoléon disait : On s’engage et après on voit !
Alors, où va-t-on ? … et bien on verra !
La suite reste à écrire… »
Un mot du châtelain architecte qui devient …. Vigneron !
« Il y a plus d’une dizaine d’années mon ami Martin de Framond, alors directeur des archives départementales de la Haute Loire, me dit lors d’une de nos rencontres : Tu devrais jeter un coup d’œil sur l’ouvrage consacré aux hommages rendus aux Evêques du Puy… tu vas découvrir des choses intéressantes…
Je me suis bien sûr précipité sur l’ouvrage en question et découvert que durant plusieurs siècles les seigneurs de Goudet et de Beaufort ont rendu hommage aux Evêques du Puy en leur allouant la jouissance du château, d’un moulin et de vignes…
Je fus immédiatement interpellé par cette présence de vignes à Beaufort.
Mais la question qui primait « ..où se situaient elles?… »
En effet, la seigneurie de Goudet puis de Beaufort comptait des centaines et des centaines d’hectares sur le territoire de dizaines de communes.
La chance allait me sourire en questionnant un érudit du village, Bernard Philibert, qui avait amassé depuis des années tout ce qui se reportait à l’histoire de Goudet et de Beaufort.
Ma question à peine posée, Bernard bondit de sa chaise et me dit : ben bien sûr ! et c’est sous le château, au sud et à l’ouest… les terres s’appellent « les Vignes » …
Jean-Claude Massebeuf, éleveur à Goudet me le confirmera un peu plus tard.
Les chambées bâties sur le versant sud que je pensais dédiées aux cultures potagères étaient en fait consacrées à la vigne.
Dès lors, l’idée de réintroduire une culture viticole ne m’a plus quittée. Elle s’inscrirait et viendrait compléter ce travail de mémoire et de reconquête du château de Beaufort, uniquement à partir de documents et informations factuels : elle me ravissait et apportait, s’il en était encore besoin, du sens à mon projet. Le château de Beaufort à nouveau habité depuis 2013 allait maintenant avoir une légitimité viticole.
J’en parlais à Vincent Legrand, caviste au Puy, qui s’enthousiasma pour cette idée dans ce site hors norme… mais avec quelques réserves !… et tout d’abord l’altitude !!!…
C’était il y a plus de dix ans… et on ne parlait pas encore de réchauffement climatique… depuis le temps a passé…
En 2021, durant une dégustation dans son estaminet, Vincent m’interpella : où en es-tu avec ton projet de planter des vignes à Beaufort ? Ma réponse fut immédiate : tu as raison, nulle part…je vais le faire ! Et voilà comment tout a concrètement commencé.
Vincent s’est tout de suite investi en me conseillant sur la préparation des terres et m’alertant sur l’importance du choix du cépage dont je ne mesurais pas alors l’aspect déterminant.
Oui mais alors quel cépage ? Vincent me parla des cépages dit « hybrides » bien connus d’autres pays mais peu appréciés chez nous, en France, par les professionnels du secteur. Ils me semblaient pourtant présenter un avantage aux vues des connaissances qu’on en avait à l’époque : ils ne nécessitaient pas ou peu de traitements chimiques.
Rappelons que les cépages traditionnels en France, c’est plus d’une dizaine de traitement par an et 35% des produits chimiques agricoles pour une occupation de 5% des terres cultivées…
Je pris quelques renseignements auprès de vignerons sur le sujet qui me firent part de leur profond scepticisme – le pauvre, il n’y connait vraiment rien !… et ils avaient raison ! – et de revenir sur terre ! Bref, pas très encourageant mais l’idée de ne pas arroser ou balancer tout un tas de produits chimiques était un risque à courir… un de plus !
Candide au pays de Candide…
C’est donc au printemps 2022 que nous avons planté environ 1350 pieds de Solaris. Mais pas de chance, une violente canicule frappa la France cette année-là. Conséquence, à la fin de l’été le bilan fut lourd, malgré quelques arrosages la moitié de notre plantation fut anéantie !
Alors que Vincent avait été appelé vers d’autres projets viticoles en Haute Loire et dans le Cantal, je m’interrogeais sur les conditions de la poursuite de mon projet. Dans tous les cas il n’était pas question de lâcher l’affaire… surtout que j’avais appris quelques temps auparavant que mon petit fils avait décidé, sans rien savoir de mon projet viticole, d’entamer des études d’œnologie !
C’est alors que mes amis les frères Chacornac, qui partageaient en tant que bâtisseurs l’aventure de Beaufort depuis le début, en 2010, se sont enthousiasmés pour ce projet dont, comme moi, ils ignoraient tous les paramètres malgré une enfance agricole et une activité pépiniériste. Aujourd’hui l’acquisition de terres riveraines, rendue possible par le regard bienveillant et curieux de leurs propriétaires (… merci à eux), de la SAF2R et cette année de la chambre d’Agriculture de Haute-Loire, nous a permis de poursuivre et étendre nos plantations.
Mon petit fis a fini ses études, fait coucou de temps en temps, et s’engage dans le commerce de vins italiens : espérons qu’il ajoute un jour à son catalogue le vin du château de Beaufort : Beaufort-Julien !
A cet instant, en cet été 2024, nos premières plantations sont prometteuses, mais attendons…
Nous avons planté à ce jour 10 000 ceps et nous en espérons 5 000 à 6 000 de plus cet hiver. Napoléon disait : On s’engage et après on voit !
Alors, où va-t-on ? … et bien on verra !
La suite reste à écrire… »